2020 entre Déconnexion Nécessaire et Évolution Futile

déconnexion : nom féminin.

Action de déconnecter, état de ce qui est déconnecté. Séparation, hiatus, manque de lien entre les choses abstraite. Séparation, hiatus, manque de lien entre des choses abstraites : Déconnexion entre la théorie et la pratique. Utilisation de neuroleptiques et d’analgésiques pour obtenir une anesthésie générale avec une toxicité moindre qu’en utilisant un anesthésique.

déconnecter : verbe transitif

Démonter un raccord fixe ou flexible branché sur un appareil, une tuyauterie, défaire une connexion électrique ; débrancher. Rompre le rapport qui existait entre des personnes, des choses, les séparer : Longues habitudes qui avaient déconnecté les enseignants de la vie réelle.

évolution : nom féminin (latin evolvere, dérouler)

Passage progressif d’un état à un autre : L’évolution de la mode. Succession des phases par lesquelles passe un processus pathologique : Étudier l’évolution d’une tumeur. Transformation du caractère, du comportement, des opinions de quelqu’un au cours du temps : Observer l’évolution d’un homme politique. Ensemble de ces modifications, stade atteint dans ce processus, considérés comme un progrès ; développement : Être arrivé à un haut degré d’évolution. Ensemble des changements subis au cours des temps géologiques par les lignées animales et végétales, ayant eu pour résultat l’apparition de formes nouvelles.

nécessaire :  adjectif (latin necessarius)

Dont la présence ou l’action rend seule possible une fin, un effet : L’eau est nécessaire à la vie. Faire les démarches nécessaires. Dont on ne peut se passer : Elle lui était devenue nécessaire. Qui est très utile ou obligatoire, indispensable, qui doit être fait, qui s’impose (souvent avec il est, c’est) : Je viendrai si c’est nécessaire. Qui se produit immanquablement dans une suite d’événements logique : La destruction de l’immeuble est la conséquence nécessaire de l’incendie. En logique, qui ne peut pas ne pas être.

futile :  adjectif (latin futilis)

Qui a peu de valeur, d’importance, qui ne mérite pas qu’on s’y arrête : Des raisons futiles. Qui attache de l’importance à des choses qui n’en ont pas : Un être futile qui passe son temps à courir les magasins. Qui porte sur des choses sans intérêt, qui n’est constitué que de futilités : Lectures futiles. Existence futile.



Déconnexion Nécessaire


      Alors que les fêtes étaient le moment idéal pour se retrouver avec nos proches, nos familles et nos amis, les instants partagés ne semblent plus être comme avant. Les repas ne se passent plus de la même manière tout comme notre rapport aux autres. Quelque chose a, en l’espace d’une décennie, changé la donne. Avec le recul, nous avons essayé de comprendre ce qu’il s’était passé et la réponse fut sans appel: La Connexion. Avant, celle-ci était limitée. Qu’elle soit une connexion téléphonique filaire ou mobile comme depuis plus de 15 ans, la connexion ne nous a plus jamais quitté. Depuis l’époque où celle-ci était limitée par du crédit téléphonique aussi bien fixe que mobile, elle se délivre maintenant à nous dans un modèle illimité. Il en est de même pour les données ou data. Auparavant payante et limitée, celle-ci fuse dans les mobiles pour atteindre la consommation internet des ordinateurs utilisés à domicile. Les réseaux sociaux, vus autrefois comme une distraction et du loisir deviennent des moyens de communication aussi bien professionnels que personnels à l’image de toutes les autres applications qui nous mettent nous, les Hommes, en relation. Nos modes de vie ont été totalement chamboulés en nous rapprochant les uns des autres puis en enlevant les distances par le biais de la visioconférence. La connexion nous faisait même faire des économies mais ce fut de courte durée. Quand celle-ci s’est installée dans le loisir, les liens humains physique ou IRL*(In the real life) ont commencé à décliner. Jamais seul et pourtant solitaire. Jamais seul par la voix, par les messages mais les interactions entre nous et le contact physique ont commencé à s’éroder.

   Le Web et les réseaux de communication, ces formidables outils qui nous ont tant aidé à avancer dans nos technologies peuvent dévoiler parfois un revers plus amer lorsqu’ils sont mal utilisés. La Surconsommation, ce fléau actuel de notre planète touche également le digital avec la surconnexion pouvant mener à l’ultraconnexion. Cette surconsommation digitale n’est pas arrivée toute seule et nous l’avons accueilli avec grand plaisir. Même notre rédaction y a consentie. Pourtant, certains aspects négatifs se font sentir aussi bien dans nos vies que dans celles de nos proches avec notamment l’addiction aux écrans. Vous êtes-vous déjà questionné sur le temps que vous passiez sur l’ensemble de vos écrans ? Du portable au réveil à la télévision en passant par la tablette, l’ordinateur, les consoles & cie, nos rapports aux écrans sont multiples et nous font perdre beaucoup de temps. Qui n’a jamais souhaité uniquement consulter un message et s’est retrouvé piégé de manière consentie à regarder ses mails, une vidéo sur une plateforme de VOD (Video On Demand), regarder un site marchant en ligne alors que seul le message était l’intention première ? Cette possibilité de pouvoir tout faire depuis un smartphone, en se révélant quelquefois chronophage, commence même à générer de nouvelles pathologies dans la surconsommation et d’ultraconnectivité de l’individu. Elles sont même référencées à l’Institut Fédératif des Addictions Comportementales (IFAC).

   Pour ne pas rentrer dans ces excès, profitons des différents instants suspendus pour prendre du recul sur notre vie et notre manière de la vivre. Redevenons ce que nous étions avant de n’être plus que des données traitées par des algorithmes. Jouissons de l’extérieur, des interactions sociales physiques et surtout des temps morts. Ces temps morts tant redoutés et pourtant si nécessaires pour le repos nerveux et celui de l’esprit. Oublions nos tablettes et autres objets connectés pour le toucher et l’odeur d’un livre, s’émerveiller de la faune, de la flore, des embruns et même de la pluie. 


La transition 2019/2020

Le bénéfice d’une époque troublée


   Nous venons de traverser une année 2019 pleine de changements, de bouleversements et de mouvements sociaux d’ampleur aussi bien nationale qu’internationale. Aucun continent ne semble être épargné amorçant non pas de la fin du monde mais de ce monde qui en introduit un nouveau. Du Flygskam (Phénomène Suédois traduit par la honte de prendre l’avion) en passant par la prise de conscience que notre mode de vie a saturé la planète et ses ressources, les prémices d’une révolution se mettent en place. Cette période introduisant la décennie 2020-2029 va être riche en émotion et en expériences de vie.

Plutôt que de l’appréhender par la peur, accueillons la avec toute la bienveillance du monde. 2020 marque le début d’un changement plus massif à vivre pour nos égos mais porté par les espoirs et les actions des jeunes générations. L’expression « OK BOOMER » semble en être l’hymne et effectivement, la vie et le modèle économique du siècle précédent va se transformer. Une mutation qui se fera sûrement avec pertes et fracas comme dans chaque révolution de vie, mais pour un monde meilleur à offrir à nos enfants et les générations futures. Là où l’individualité avait prit le dessus, va surgir le collectif et chacun doit agir à son échelle pour limiter au maximum les dommages collatéraux. Et ce, dans tous les univers confondus. Il va falloir taire nos égoïsmes et penser collectif. 


Information & Digital, Une Ère de Méfiance


   Depuis l’arrivée des réseaux sociaux et le flux continu d’informations qui viennent jusqu’à nous, le sensationnel et les informations à caractère émotionnel sont de plus en plus présents sur la toile. Souvent détournées de leur propos ou fausses, ces informations servent surtout des causes politiques afin de nous diviser. Il en est de même avec la visées mercantiles des sites créant le buzz pour générer des bénéfices lié à la publicité, très présents sur les réseaux. Remettez toujours en cause les informations et recherchez les sources, aussi bien des articles que des images utilisées sur la toile. Des outils peuvent vous aider pour démêler le vrai du faux. Un clic droit sur une image dans le navigateur internet Chrome en sélectionnant « rechercher une image avec Google » vous dévoilera toutes les utilisations de la photo jusqu’à sa première utilisation dite « la source ». Sur l’explorateur Safari ce sera avec l’extension TinEye et sur Firefox avec RevEye. Méfiez vous des théories du complot car leur aspect séduisant ont la fâcheuse tendance à nous induire en erreur. Pour y remédier, vous pouvez donner votre confiance dans le travail de nos confrères et nos consœurs avec Les Décodeurs du journal Le Monde, du média en ligne Brut., de AJ+, de la journaliste et youtubeuse Aude WTFake afin de démonter les théories du complot étape par étape pour en comprendre la raison, la propagation d’une théorie complotiste, à qui profite-t-elle etc…

   Pour les informations et articles de la presse Lifestyle & Art de vivre, il en va de même. Méfiez-vous des publi-rédactionnels souvent cachés, des articles sponsorisés qui sont aussi bien présents en ligne que dans les magazines et revues imprimées. La réalité économique du secteur contraint parfois des rédactions à faire certaines concessions. Nous ne les blâmons pas si elles sont bien utilisées sans tromper le lecteur ou si celles-ci permettent de sauvegarder des postes, mais cette réalité peut parfois induire en erreur les lecteurs les moins avertis.

   Nous vous encourageons donc à toujours prendre de la hauteur et à relativiser ce que vous lisez. Il peut y avoir de la subjectivité, des intentions sincères mais fondées sur de mauvaises sources et des éditorialistes déconnectés de la réalité. Nous vous recommandons surtout de suivre des revues et journaux sérieux. Si le sensationnel attire et séduit, on dira certes qu’il peut nous conforter dans nos opinions personnelles mais le plus souvent, il nous induit en erreur. Tâchons de ne point l’oublier.



Évolution Futile


   Lorsque l’on parle d’évolution, c’est la notion de progrès qui nous vient premièrement. Hors le progrès possède également ses failles et il doit être utilisé dans une logique de bien commun et non destiné à une élite. Comment regarder notre époque avec bienveillance alors que le partage du progrès ou des technologies se fait toujours au profit de certains et au détriment plus important d’autres populations ? Comment expliquer la hausse de la précarité au sein des premières puissances mondiales et justifier la baisse de l’espérance de vie au Royaume Uni ou encore dans les États-Unis d’Amérique flirtant dans certains États avec celle du Bangladesh ?

   On vous parlait précédemment de l’Ultraconnectivité aux réseaux et à la data. Comment accepter les nouvelles technologies du futile alors que le budget alloué pourrait servir des causes plus nobles ? Certains parlent de la 5G et même de la 6G alors que nous pouvons désormais remplacer notre ordinateur de salon par un smartphone qui fait office de télévision, de radio, d’accès à nos mails, aux plateformes de vidéos à la demande, de consoles de jeux etc… sans connexion filaire ou wifi et juste avec le réseau 4G… A-t-on réellement besoin de plus?  Ne devrait-on pas plutôt chercher des solutions pour rendre ces réseaux et notre consommation du digital plus durables quand on sait que cet ensemble pollue autant que le trafic aérien. En 2019, plus de 4 milliards de personnes utilisaient 34 milliards d’équipements numériques avec un coût environnemental de plus en plus lourd : 1.400 millions de tonnes de gaz à effet de serre soit l’équivalent de 179 millions de voitures, 5 fois le parc automobile français. Tout cela pourrait tripler sur la période qui s’étend entre 2010 et 2025 selon Frédéric Bordage, Expert indépendant et fondateur de GreenIt. 

Il en va de même dans nos appareils multimédia, devrait-on continuer d’investir des millions pour aller encore plus loin dans la définition du son et de l’image alors que nous avons déjà des solutions proches de l’analogique et parfois plus poussées que l’œil humain ? Pour faire des progrès dans la santé ou faire avancer la médecine nous ne sommes pas contre, cependant pour le grand public, nous ne pouvons adresser que des réserves car les matériaux usités sont onéreux et rarement durables dans leur extraction.

   Notre surconsommation de l’immatériel et du digital commence à atteindre le même seuil que notre surconsommation de produits physiques ou IRL. Le temps serait venu d’agir mais comment ? Comment revoir notre mode de vie et d’existence? Sommes-nous en état d’accepter de retourner non pas en arrière mais d’entamer un mouvement de décroissance ? Ce solutions deviennent plus qu’envisageable: celle d’un changement de notre manière de consommer pour une transition durable où chacun y gagnerait. De retourner à notre échelle nationale ou régionale en quittant l’échelle internationale qui peine à répondre à la demande de tous. Nous avons tous de beaux pays, pourquoi ne pas oser découvrir nos paysages et notre richesse culturelle avant de partir à l’étranger. Il serait aberrant de continuer à croître notre empreinte carbone pour se rendre dans des pays lointains tandis que notre environnement à l’échelle locale, départementale et régionale resterait méconnu. Cela pourrait signifier que là d’où l’on vient n’a aucun intérêt et c’est d’une tristesse sans nom.

   Cependant nous pouvons y remédier assez facilement. Cela ne demande que de la curiosité. Nous avons tant à découvrir. Que ce soit de l’autre, d’une région, d’un paysage, d’une faune, d’une flore, osons changer notre regard et tout le monde y gagnera. Nous comprenons bien que la revue des Hautes Exigences LMDL n’est pas le magazine le plus adapté pour parler de ce sujet mais de ce que nous observons par notre prisme, c’est une nécessité.

   Si l’on se base du point de vue des métiers d’Art, il devient compliqué de trouver de la main d’œuvre qualifiée sur les matières naturelles, notamment le travail de bois, une ressource pourtant si durable lorsqu’elle est bien encadrée et contrôlée. On peut faire le même parallèle avec les Maisons de Couture ou de Haute Couture, celles-ci étaient une centaine au début du siècle passé, elles sont moins d’une dizaine sur le territoire désormais. La cause ? L’importance du Prêt-à-Porter qui se transforme parfois en Prêt-à-Jeter alors que tout le monde sait à quel point cette industrie est polluante. Ne devrait-on pas en 2020 commencer à changer nos habitudes en osant acheter des pièces de qualité de seconde main et à recycler nos vêtement plutôt que de les jeter? À acheter des pièces plus qualitatives qui replacent le vêtement au centre de son utilité première à savoir se vêtir et protéger du froid et surtout en prendre soin? Nous comprenons que la précarité puisse parfois pousser certains à se tourner vers des enseignes de Fast-Fashion mais si l’on prend du recul, celle-ci coûte cher, très cher, aussi bien en ressources premières, en eau & Cie qu’en valeur marchande car leur durée de vie est faible. Comment comprendre le prix d’un T-shirt à 5€ ou moins alors que ce n’est même pas le prix de la matière première pour le produire ? Nous remarquons bien qu’à ces prix défiant toute concurrence, il y a surtout de grands perdants dans la chaîne de production. Ne serait-ce pas plus simple de réintroduire de nouvelles fibres durables comme le chanvre, le lin, le ramie, le genêt etc… sur notre territoire qui pourraient à terme remplacer l’usage du coton si prisé et trop gourmand en eau? De même concernant les dits « Cuir Végétaux » qui ne sont pas des cuirs où à la rigueur des « simili-cuir » d’origine végétale. Ils se révèlent plus polluant en fabrication que les véritables cuir réalisés sur le territoire avec un bilan carbone plus lourd. N’oublions jamais que le cuir est ancré dans développement durable par essence et que l’industrie du cuir est l’une des plus anciennes dans l’histoire de l’humanité. Replaçons les choses à notre échelle locale, régionale et nationale. Ainsi, les métiers d’Art et les Savoir-Faire reviendront à nos diverses échelles pour le grand bien de tous. Poussons nos jeunes générations vers les métiers manuels sans préjugés car un secteur tertiaire trop développé nécessite l’importation de produits : plus nous avons de Savoir-Faire dans un pays, moins les ressources seront gaspillées et ainsi, nous arriverons à une solution plus durable et où chacun y gagnera. 


   Vous l’aurez compris, la rédaction de la revue des Hautes Exigences vous souhaite une excellente année 2020 centrée sur l’essentiel, le nécessaire et la santé. Une nouvelle année bercée par de belles découvertes, de jolies rencontres et de fantastiques moments à vivre.

   Pour se créer un beau passé, il faut commencer par construire un doux présent afin de s’offrir un futur meilleur mais surtout loin, très loin du futile.  



Édito réalisé par Thomas Bergen pour la revue des Hautes Exigences – Janvier 2020

Cet édito n’est pas politisé mais seulement une réflexion fondée sur du bon sens.