Comprendre le vin Rosé

Comme chaque année, le vin rosé fait son grand retour sur nos terrasses, tables et soirées. Cependant, connaissez-vous vraiment le rosé ? Si seulement certaines bouteilles ou étiquettes vous parlent, peut être que ce dossier est fait pour vous. Allons au delà de nos idées reçues et arrêtons de voir le rosé comme un vin exclusivement estival, il offre tellement d’autres possibilités. 


Le rosé, un vin qui n’a plus rien à prouver en France. Passé premier pays importateur de vins rosés au Monde, on pourrait croire que les Français connaissent tout du rosé et recherchent l’inattendu dans les vins de l’extérieur. Cependant, ce n’est ni en grandes surfaces, ni dans le circuit des Cafés hôtels Restaurants et Cavistes que vous trouverez la Culture du Vin Rosé. Comme si les préjugés de couleurs et les régions permettaient de définir la qualité du vin, le vin rosé embrasse désormais un univers marketing bercé par une méconnaissance réelle qui en profite à plus d’un. Las de ces stratégies, voici quelques conseils :

À SAVOIR

Tout d’abord, la qualité d’un vin rosé ne dépend pas de sa couleur (C’est une légende urbaine). Il dépend dans un premier temps du cépage mais également de son élaboration (un rosé de saignée ou macération sera toujours plus foncé, un rosé issu d’un pressurage direct sera toujours plus clair).

Schéma Focus Rosé Élaboration. Source : CIVP

Le vin rosé n’est pas un assemblage de vin rouge et de vin blanc, ceci n’est pas autorisé. Cependant il y a toujours une exception : celle du Champagne rosé.

Le rosé n’est pas qu’un vin d’été, il se consomme toute l’année. C’est pourquoi il existe différents types de rosés. Généralement conçus comme des vins à boire dans l’année, certains vins rosés accompagnent mieux l’apéritif, d’autres le repas et jouent sur différents types de garde (les Grands Champagnes Rosés ont souvent plus de 10 ans).

Si la plupart des rosés sont à boire dès réception, notamment les vins de Bordeaux, de la Loire, du Mâconnais comme ceux du Sud, certaines appellations à rosés font des cuvées qui révèlent leur caractère 2 à 3 ans après comme les vins de Bandol, quelques rares Côtes de Provence ainsi que certains du Languedoc-Roussillon. Bien entendu, il en existe dans d’autres régions mais encore faut-il bien connaître les producteurs pour ne pas avoir à faire à des vins divinement madérisés ou vinaigrés.

Si vous avez du mal à apprécier un vin rosé, il y a plusieurs raisons

  • Certains établissements peu scrupuleux peuvent vendre des rosés de mauvaises qualités ou déjà passés.
  • Le conseil avant l’achat du vin n’a pas été fait correctement.
  • Pensez à la température du vin, celui-ci ne se boit pas ambiant mais plutôt très frais pour les petits vins tandis que les grands rosés ont tendance à se révèler en gagnant quelques degrés.

Quelques conseils

  • Préférez des vins d’Appellation d’Origine Contrôlée et AOP à des vins de Pays sans IGP
  • Évitez l’achat de rosé de plus d’un an hors région à vins rosés de garde.
  • En cas de problème, retournez chez votre caviste avec la bouteille qui laisse à désirer pour la faire changer.

Le rosé est une affaire de goûts, tout comme le vin blanc ou le vin rouge. Chacun a son style en tête mais l’ouverture doit se faire sur le moment de la consommation. Un rosé de table ne veut pas dire que le vin est bas de gamme, cette expression vous amènera par exemple à tester ce vin sur des plats variés (grillades, viandes, poissons & Cie). Ainsi, le Blanc et le Rouge se font bannir le temps d’un plat, remplacés par ce vin de couleur intermédiaire. Redouté autrefois, adulé maintenant mais toujours traité de manière bipolaire, il a son lot de détracteurs et d’amateurs. Au sein de notre rédaction, nous vous invitons à découvrir ce vin d’une autre manière en jouant sur l’ouverture qui accorde les instants de consommation, la garde mais surtout, une autre approche. Exit la consommation uniquement estivale, autant comprendre le rosé pour mieux le déguster.

Thomas Bergen